Lancer son podcast : Comment mener une interview ? (GUIDE COMPLET)
Si tu lances ton podcast, ta chaîne YouTube ou tes réseaux sociaux et que tu comptes interviewer des gens, il y a quelques bonnes pratiques à connaître pour éviter les blancs, les tunnels… et passer pour un·e pro.
Ça fait plus de 4 ans et demi que j’ai lancé mon podcast (Papilles, pour les plus féru·es de pâtisserie) et j’ai réalisé pas moins de 280 interviews ! Et oui, interviewer ça s’apprend !
Alors c’est parti, je te dis tout !
Petite parenthèse, pour cette vidéo, on part donc du moment où tu as déjà contactée ton invitée, et que ta date d’interview est prévue !
1. Trouver l’angle
Normalement, si tu as déjà le concept de ton émission ou de tes réseaux sociaux, tu as déjà un peu ton angle.
Maintenant l’objectif c’est de faire en sorte que ton interview s’inscrive dans cet angle là. Elle doit servir ta promesse. Si tu as une émission sur les coulisses d’internet par exemple, tu ne vas pas interviewer X sur son rapport à la paternité. Mais ça, ça semble plutôt logique !
Peut-être d’ailleurs que tu veux parler d’un thème très précis avec ton invité. Comme “Développer une stratégie sur TikTok” si l’on reprend notre exemple.
En tous cas, sois très clair sur ce dont tu veux parler lors de ton interview.
2. Bien se préparer en amont
Il y a 2 teams :
- Ceux qui se préparent une liste de questions à la lettre
- Et ceux qui préfèrent se laisser porter par le moment
Déjà, si c’est ta première interview, mieux vaut la préparer au maximum. Tu risques d’être un peu stressée et les questions ne te viendront pas forcément spontanément.
Mais perso, je suis plutôt de la deuxième team. Je n’aime pas écouter plein d’autres interviews dans lesquelles est passé mon invité pour ne pas me spoiler. Mais attention, ça ne signifie pas du tout que je ne prépare pas ! Au contraire. Je lis un max d’article, de bio de site etc. sur la personne et je m’imprègne de son univers. Ça me permet de noter des grands thèmes que j’ai envie d’aborder. Si on reprend l’exemple de la pâtisserie : l’ouverture d’une boutique, la création d’un dessert en particulier, une expérience à l’étranger…
Bref, il faut en savoir un maximum, mais pas trop non plus, pour avoir des “surprises” le jour J pour avoir une discussion la plus naturelle possible. Parce que c’est aussi logique, quand on sait déjà tout, on oublie souvent de poser les questions. Mieux vaut donc laisser quelques zones d’ombre.
3. Le bon format
Même si tu choisis l’option “je n’ai pas une liste de questions complètement définies” il est important de créer un format d’interview qui te permet de tirer le meilleur de tes invités. Je m’explique : au début d’une conversation, même si l’on connaît une personne, ni toi, ni ton invitée n’est encore “chaud” et dans le vif du sujet. Chacun faisait autre chose avant, à encore un peu la tête ailleurs, voire est un peu stressé. Et c’est encore pire (surtout pour ton invité) si vous ne vous connaissez pas. C’est normal, il faut forcément un peu de temps pour rentrer dans le sujet.
Alors tes premières questions doivent tenir compte de cela. Ne commence surtout pas par des questions trop profondes ou trop techniques qui vont juste générer encore plus de stress. Au contraire, commence par 5 à 10 questions courtes, auxquelles ton invité connaît facilement la réponse et qui le mettront bien à l’aise. Si je reprends mon exemple de la pâtisserie (à transposer dans sa thématiques évidemment), cela va être :
- Quel été ton dessert préféré quand tu était petit ?
- Quel est ton dessert préféré pour chiller devant la télé ?
- Quel a été le tout premier dessert que tu as créé ?
Si ces questions sont en plus un peu fun, cela instaurera dès le départ une bonne ambiance. Et perso, mon moment préféré, quand je voix que les gens sont détendus. Souvent, ça s’accompagne du fait qu’ils commencent à parler avec leur main et à raconter bien plus de souvenirs.
⚠️ Attention, je te déconseille personnellement le “peux-tu te présenter”. Pour plusieurs raisons : tu risques de te prendre un tunnel potentiel avec beaucoup d’info mais pas forcément toutes très pertinentes pour ton format. Un CV un peu long en somme. Et finalement, beaucoup de gens ne savent pas exactement quoi dire quand on leur pose cette question. D’autant plus si tu le prends un peu de court.
Donc si tu veux quand même commencer par une présentation de ton invité, fais là toi ! Comme ça tu donnes le ton. Et tu peux simplement lui demander s’il veut ajouter d’autres éléments. Mais cela évitera les présentations qui durent 5min.
4. Envoyer ses questions avant, bonne ou mauvaise idée ?
Là encore, il y a 2 écoles.
Si tu veux parler d’un sujet très précis et très expert, tu peux faire le choix de biiien le préparer en amont avec ton invité. Décider ensemble quels grands chiffres doivent être cités, les grands concepts à aborder etc. Cela permettra d’être plus efficace le jour J. Et puis, cela peut rassurer ton interlocuteur·rice.
Dans mon cas, comme j’aborde toujours des thèmes que mes invités vivent au quotidien (la création de desserts, les souvenirs d’enfance…) j’ai fait le choix de ne jamais envoyer mes questions en amont. J’aime le côté naturel et spontané de la conversation. Mais j’envoie évidemment les grands thèmes qui seront abordés.
5. Le jour J, quelques minutes avant l’interview
Sache que lorsque tu enregistres une interview, le temps que tu passes avec ton invité sera toujours plus long que le temps réel d’enregistrement. Ce ne sera jamais quelque chose de “rapide”. Pour te donner une petite idée, pour des interviews qui durent 45min à 1h je passe minimum 1h15 voire des fois 2h avec mes invités. Et c’est ce qui permet de passer un bon moment.
Juste avant, si vous ne vous êtes jamais vu (ce qui est souvent le cas) il faut faire connaissance. Mettre tout le monde à l’aise, se présenter, expliquer le déroulé de l’enregistrement, demander si la personne n’a pas de questions… N’oublie pas que si toi tu sais où tu vas, ce n’est pas le cas de ton invité. Et si des fois tu seras avec des personnes très à l’aise, tu peux aussi rencontrer des personnalités bien plus introverties ou qui n’ont tout simplement jamais fait d’interview. Alors ton rôle, pour une interview pro et réussie est de les faire se sentir les plus en confiance possible. C’est comme ça qu’ils diront les choses les plus intéressantes.
6. Et pendant
Ton rôle d’interviewer c’est d’être à l’écoute ! Comme je te l’ai dit, une bonne interview c’est une conversation qui paraît naturelle. On se répond, on rebondit, on s’écoute ! Et si tu restes fixé sur la prochaine question que tu veux poser, tu risques de ne pas rebondir sur un sujet qui pourrait pourtant être très intéressant.
Ensuite, pour les interviews compliquées (on ne va pas parler de celles qui se déroulent comme dans un rêve), il ya 2 cas de figure :
- Ceux qui parlent trop. Si c’est intéressant, ne coupe évidemment pas la parole. Mais essaie quand même d’apporter du rythme. C’est toi le maître du temps de ton interview alors même si c’est délicat, n’hésite pas à régulièrement reprendre le contrôle pour relancer dans une direction précise. Attention hein, il faut évidemment laisser parler ton interlocuteur.
- Ceux qui ne parlent pas assez. Et ça c’est encore plus compliqué. Souvent cela vient beaucoup du stress. Alors redouble d’effort pour que ton invité se sente à l’aise. Et puis, pose un maximum de questions pour aller chercher des réponses intéressantes.
7. C’est la fin
Ça y est, ton interview touche à sa fin. Généralement tu te sens à la fois boosté de tout ce dont vous venez de parler mais aussi un peu fatigué parce que ça demande beaucoup d’énergie.
Et puis, dans la grande majorité des cas tu as envie de continuer la discussion pendant des heures ! Si tu en as l’occasion, fais le, ce sont les meilleurs moments !
N’oublies pas aussi de demander à ton invité ce qu’il en a pensé, si cela lui a plu, s’il a des retours à te faire etc. C’est précieux !
Sur ce, je pense que je t’ai à peu près tout dit et je te souhaite une bonne interview !

